Un an après la visite d’Etat de la présidente Park Geun-Hye auprès de l’ancien président de la Confédération Didier Burkhalter à Berne, ce dernier s’est à son tour rendu à Séoul pour échanger avec la présidente sud-coréenne. La formation professionnelle, qui avait déjà été abordée à Berne lors de la visite d’un centre de formation, a de nouveau fait l’objet de discussions. Le conseiller fédéral Didier Burkhalter et la présidente Park Geun-Hye ont souligné que la Suisse et la Corée du Sud cultivent de longue date des liens profonds.
Le chef du Département fédéral des affaires étrangères Didier Burkhalter a remercié la présidente Park Geun-Hye pour l’orientation donnée à la Conférence asiatique de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), à Séoul. M. Burkhalter et le ministre sud-coréen des affaires étrangères Yun Byung-se avaient auparavant ouvert ensemble cette conférence, organisée chaque année entre l’OSCE et ses partenaires asiatiques. La Suisse préside actuellement le groupe de contact de l’OSCE avec les partenaires asiatiques.
Dans leurs entretiens bilatéraux, le conseiller fédéral Didier Burkhalter et le ministre sud-coréen des affaires étrangères Yun Byung-se ont également abordé des questions liées à la sécurité. Deux jours après la conférence sur la sécurité «Dialogue Shangri-La» à Singapur, consacrée principalement à la promotion de la sécurité coopérative en Asie, les deux ministres ont évoqué à Séoul des pistes pour instaurer la confiance dans la région. Lancée par la Corée du Sud, l'initiative pour la paix et la coopération dans le Nord-Est asiatique (North East Asia Peace and Cooperation Initiative, NAPCI) a également fait l’objet de discussions. Le but de l’initiative est de renforcer la coopération dans des domaines tels que la protection contre les catastrophes, la lutte contre la pollution de l’air, l’utilisation civile du cyberespace ou la sécurité nucléaire. Elle s’appuie à cet effet sur certains principes de l’OSCE, comme l’instauration d’un dialogue régulier et la création de structures de coopération propres à améliorer la confiance et la compréhension mutuelles. A long terme, l’initiative NAPCI vise aussi à renforcer la stabilité dans le Nord-Est asiatique en instaurant un climat de confiance.
Par ailleurs, lors de ses entretiens avec le ministre des affaires étrangères Yun Byung-se, le conseiller fédéral Didier Burkhalter a souligné qu’il était important de prendre des mesures préventives communes pour lutter contre l’extrémisme violent. C’est pourquoi le Fonds mondial pour l'engagement de la communauté et la résilience (Global Community Engagement and Resilience Fund, GCERF) a également été l’objet de discussions entre les deux ministres. Ce fonds soutient des initiatives locales qui ont pour but d’empêcher les membres de groupes à risque de basculer dans l’extrémisme violent. La Suisse soutient ce fonds, dont le siège se trouve à Genève, à hauteur de cinq millions de francs pendant les quatre premières années.
Les discussions ont également porté sur l’abolition de la peine de mort et les droits de l’homme. Le conseiller fédéral en a profité pour remercier la Corée du Sud d’avoir mis en place à Séoul un bureau du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, qui soutiendra le travail du rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme en Corée du Nord.
La Suisse et la Corée du Sud cultivent des liens étroits
La Suisse et la Corée du Sud entretiennent des relations intenses et variées. Un accord sur la recherche visant à promouvoir et à faciliter la coopération scientifique entre les deux pays est en vigueur depuis 2008, et la Corée du Sud fait partie des sept pays extra-européens prioritaires de la Suisse dans le domaine de la recherche. De même, les relations économiques entre les deux Etats sont étroites et ont d’ailleurs été intensifiées avec l’accord de libre-échange conclu en 2006 entre la Corée du Sud et l'Association européenne de libre-échange (AELE), dont fait partie la Suisse.
La Suisse est également présente depuis longtemps sur la ligne de démarcation entre la Corée du Nord et la Corée du Sud. Cinq experts suisses y sont actuellement détachés (à Panmunjeom). Depuis 1953, elle est membre de la Commission de supervision des nations neutres en Corée (CSNN). Dans le cadre de sa politique coréenne active, la Suisse a en outre accueilli en 1997 et 1999 les discussions quadripartites associant la Corée du Sud, la Corée du Nord, les Etats-Unis et la Chine. Par ailleurs, la Direction du développement et de la coopération mène en Corée du Nord un programme humanitaire qui met l’accent sur la sécurité alimentaire, la sécurité des revenus, l’approvisionnement en eau, la gestion des eaux usées et la protection de l’environnement. Cet engagement est également apprécié en Corée du Sud.
Le conseiller fédéral Didier Burkhalter quittera la Corée du Sud pour se rendre à Hanoï, où il rencontrera divers représentants des autorités vietnamiennes. S’il connait actuellement un développement dynamique, notamment en termes économiques, le Vietnam est confronté dans le même temps à des tensions croissantes en mer de Chine méridionale, qui impactent les conditions de sécurité.
Informations complémentaires
Relations bilatérales Suisse – Corée du Sud
DDC sur la Corée du Nord
Commission de supervision des nations neutres en Corée (CSNN)
Fonds mondial pour l'engagement de la communauté et la résilience (GCERF) (en)
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