Artisanat : La boussole statistique


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Communiqué de presse, 18.12.2014

Notre pays a entrepris ces dix dernières années de grandes réformes dans le secteur de l’artisanat. Parmi les réformes institutionnelles, on peut citer notamment la création de la Direction nationale de l’artisanat (DNA), de ses structures déconcentrées et du Centre du développement de l’artisanat textile (CDAT).

Ces réformes ont fait de l’artisanat un secteur prioritaire consacré par le Document de politique nationale de développement de l’artisanat (PDSA) et repris dans le Cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté (CSCRP 2012-2017).

Aux nouvelles dispositions prises au niveau national s’ajoute le Code communautaire de l’UEMOA. L’artisanat est ainsi reconnu parmi les secteurs qui offrent le plus grand potentiel pour accélérer la croissance du PIB, à condition que les mesures incitatives qui facilitent l’investissement soient prises par le gouvernement.

Pour la Coopération suisse au Mali, le faible soutien au renforcement des capacités des services techniques de l’Etat explique l’incapacité de ceux-ci à collecter, traiter et diffuser des données statistiques sectorielles fiables. C’est ce constat qui justifie l’organisation d’un atelier qui s’est ouvert hier au Centre Aoua Keïta.

La rencontre qui durera trois jours (16-18 décembre) regroupe une cinquantaine de cadres de la Direction nationale de l’artisanat, des structures faitières comme l’Assemblée permanente des chambres de métiers du Mali (APCMM), la Fédération nationale des artisans du Mali (FNAM) et ceux du ministère l’Artisanat et du tourisme.

L’ouverture de la session était présidée par le ministre de l’Artisanat et du Tourisme, Mme Berthé Aïssata Bengaly, qui a fait observer une minute de recueillement à la mémoire de la cantatrice Fantani Touré décédée récemment (celle-ci était également une teinturière reconnue) et de tous les artisans disparus au cours de l’année qui s’achève.

Le ministre a relevé que l’artisanat est la première entreprise du Mali. C’est le vivier principal de la formation professionnelle, le terreau fertile dans lequel germent les micros et les petites entreprises, et aussi le principal gisement de l’emploi. Pour consolider ses acquis et valoriser son potentiel, a souligné le ministre, une politique nationale a identifié toutes les contraintes et difficultés qui ralentissent la bonne marche de l’activité artisanale. Parmi ces difficultés, figure le problème de statistiques fiables et régulières. C’est pourquoi, à la création de la DNA, la collecte, le traitement, l’analyse et la diffusion des données statistiques ont été retenus comme une mission fondamentale. Certains partenaires du Mali ont été sollicités pour réussir cette tâche laborieuse mais essentielle.

Le bureau à Bamako de la coopération suisse a répondu avec promptitude à la sollicitation. Saluée par le ministre, cette coopération a apporté un précieux concours financier à l’organisation du présent atelier et appuie d’autres activités à venir.

Soulignant le rôle des statistiques dans le processus de prise de décision des pouvoirs publics, des entreprises et des collectivités, Mme Berthé Aïssata Bengaly a relevé que « sans elles, aucune projection n’est possible, aucun développement cohérent n’est envisageable. Sans une information quantifiée, l’évaluation des progrès accomplis ne peut être que partielle ».

Ainsi dans le contexte actuel, a-t-elle poursuivi, vouloir se passer de statistique fiables, c’est aller droit dans le mur. Les autorités actuelles, dont l’ambition est d’aller vers une vraie émergence du Mali, sont très attentives à l’évolution des pôles de croissances parmi lesquels l’artisanat.

Les participants de l’atelier vont se voir inculquer les principaux concepts et définitions relatifs à la collecte, au traitement, à l’analyse et à la diffusion des données statistiques ; et apprendrons à conduire une opération de collecte de données statistique sur le terrain. Les résultats obtenus permettront d’affiner les données nationales et orienteront avec précision les futures prises de décision.

Source:  l’Essor