Remise officielle de répertoires nominatifs de 5000 chefs de quartiers et de villages, au Ministère des Collectivités Territoriales, grâce à l’appui suisse

Actualités locales, 25.04.2018

Depuis plus de 14 ans, la Suisse noue un partenariat fécond avec le Cercle de Réflexion et d’Information pour la Consolidation de la Démocratie au Mali (CRI 2002). Cette collaboration a permis de valoriser l’éducation civique citoyenne, mais aussi de faire reconnaitre la place et le rôle des autorités traditionnelles dans la gestion des affaires publiques.

L'implication des  autorités traditionnelles est identifiée par les acteurs maliens comme l’une des pistes pour améliorer les relations entre l’administration et les communautés, la cohésion sociale et la paix. En effet, les différentes références locales, sociales, légales, coutumières et historiques font que ces autorités sont une réalité décentralisée et localisée au Mali. Elles sont officiellement reconnues par l’Etat comme ses premiers relais au niveau local. 

En termes de rôles, les chefs de quartiers et de villages remplissent de nombreuses fonctions dans la gestion publique locale, notamment :

  • La prévention et la gestion des conflits fonciers, locaux ou communautaires ;

  • Le contrôle de la prise en compte des besoins des populations dans les plans locaux de développement lors des consultations du processus budgétaire ;

  • La distribution des fiches d’imposition fiscale, la facilitation du recouvrement des taxes et impôts ;

  • La collecte d’informations et la gouvernance sécuritaire. 

C’est pourquoi, avec l’appui suisse, CRI 2002 a engagé avec le Ministère de l’Administration territoriale, la reconnaissance formelle de ces légitimités par la délivrance de décision de nomination. Le rôle de régulateur joué par ces acteurs pour la mise en place d’une transition politique lors de la crise de 2012, a conduit le Gouvernement à les considérer désormais comme des acteurs importants de la nouvelle politique nationale de décentralisation. L’initiative pilote de créer une base de données nominatives des légitimités traditionnelles complétée par leurs coordonnées téléphoniques et leurs adresses, a été mise à l’échelle dans cette politique. Ces bases de données appelées « Répertoires des chefs de quartiers, de villages » n’existaient que dans les zones d’intervention suisses à savoir Sikasso, Mopti et Tombouctou. Depuis 2016, leur utilité a suscité l’intérêt de la coopération luxembourgeoise qui l’a répliqué à Ségou.  Le répertoire est un outil de gestion administrative, politique et surtout social. En remettant officiellement ces premiers répertoires à l’Etat, la Suisse concrétise un objectif de la décentralisation. Le défi reste l’appropriation de ces instruments par l’Etat pour assurer sa mise à jour et son extension aux autres régions du Mali.

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