Il s’agit pour la DDC de continuer à financer des projets en Érythrée pendant trois ans en y affectant un budget maximal de 6 millions de francs. Elle concentrera ses programmes sur le domaine de la formation professionnelle, comme dans la phase pilote. La coopération sera en outre élargie aux questions de développement économique (microcrédits, appui à la création de petites entreprises, etc.). Afin d’améliorer les contrôles et le pilotage stratégique exercés dans ce dossier et d’assurer le dialogue avec les autorités érythréennes, le DFAE dotera l’Ambassade de Suisse à Khartoum, la capitale du Soudan, d’un poste supplémentaire. Il a également été décidé d’examiner la possibilité de nommer un envoyé spécial pour la Corne de l’Afrique qui serait investi d’un mandat régional et affecté plus particulièrement à l’Érythrée.
Le DFAE donne ainsi suite aux recommandations du rapport d’évaluation, qui demande que les projets de coopération menés dans le domaine de la formation professionnelle soient poursuivis à court terme moyennant quelques adaptations. Selon le rapport, il convient, en fonction des évolutions en Érythrée, d’engager ou de développer à moyen terme une coopération directe renforcée avec le gouvernement dans les domaines de la formation professionnelle et de la politique migratoire.
Les experts externes sont arrivés à la conclusion que les trois projets de la première phase pilote étaient un choix judicieux et pertinent dans les conditions qui prévalaient alors. Quelque 2000 adolescents ont ainsi pu bénéficier d’une meilleure formation. Après deux ans, leurs possibilités d’accès au marché du travail et l’amélioration de leurs conditions de vie restent cependant marginales et difficiles à évaluer. Comme le relève le rapport, les relations bilatérales entre la Suisse et l’Érythrée ont considérablement changé depuis 2017. La Suisse a permis l’instauration d’un certain climat de confiance et les experts ont conclu que dans le contexte régional actuel, elle a tout intérêt à maintenir sa présence en soutenant des projets et à améliorer progressivement sa visibilité et sa compréhension de la situation afin d’approfondir le dialogue avec le gouvernement érythréen.
Cette présence renouvelée de la Suisse en Érythrée fait suite à une décision du Conseil fédéral qui, en 2016, a chargé la DDC de reprendre la coopération avec l’Érythrée. Deux objectifs sous-tendaient cette décision: d’une part, on voulait consolider les compétences des jeunes Érythréens et Érythréennes dans leur pays d’origine afin d’améliorer leurs possibilités d’accès à l’emploi et leurs perspectives d'avenir. D’autre part, il s’agissait de renforcer la confiance mutuelle entre les deux gouvernements et de développer ainsi le dialogue bilatéral, en particulier sur les questions migratoires.
Après une mission exploratoire menée en 2017, la DDC a accordé la priorité aux projets existants dans le domaine de la formation professionnelle. Trois projets ont ensuite bénéficié d’un soutien pendant deux ans, moyennant un budget total de 4 millions de francs. Pour définir les prochaines étapes de son engagement, la DDC a commandé une évaluation externe des résultats obtenus et du climat de coopération entre les deux pays. Le rapport d’évaluation a servi de base aux décisions concernant les étapes suivantes.
L’engagement de la DDC en Érythrée est conforme à l’objectif principal de la coopération au développement, à savoir l’amélioration des conditions de vie et la création de perspectives pour les jeunes. Cette approche est aussi au cœur du nouveau message sur la stratégie de coopération internationale 2021-2024, qui est en cours d’élaboration. L’existence de perspectives est un facteur important dans la décision de rester ou non dans la région d’origine.
Rapport Executive Summary (de)(pdf, 1548kb)
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