Un travail de longue haleine: renforcer les capacités de la Somalie à gérer et à surmonter les crises

Projet terminé
Un Somalien porte une botte de foin sur ses épaules
Soutien de la FAO à la production de fourrage en Somalie. © FAO FAO

La DDC contribue au programme Résilience de la FAO à hauteur de 6 millions de CHF, dans le but d'améliorer les conditions de vie des populations les plus vulnérables de Somalie. D'une durée de trois ans, ce programme est l'un des volets du programme global de la FAO en faveur de la Somalie. En s'appuyant sur des instruments de contrôle innovants, des mesures d'atténuation des risques et des partenariats solides, il vise à favoriser le passage de régions entières de l'assistance humanitaire au développement durable, y compris dans le sud et le centre du pays, où l'accès des acteurs humanitaires aux populations dans le besoin est fortement limité.

Pays/région Thème Période Budget
Somalie
Agriculture et sécurité alimentaire
Aide humanitaire & RRC
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Développement agricole
Développement de la chaîne de valeur agricole (til 2016)
Aide alimentaire d'urgence
01.08.2013 - 30.04.2016
CHF  7’500’000

La Somalie en proie à une crise cyclique
Plus de 20 ans de guerre civile et de conflits dus à des dynamiques de clans, à la distribution des ressources, à l'influence du mouvement islamiste al-Shabaab et aux conditions climatiques ont créé en Somalie une situation d'urgence et d'insécurité récurrente. Les services publics censés apporter soutien et protection à la population sont quasi-inexistants du fait de l'absence d'un Etat formel unifié et de structures gouvernementales efficaces. Dans ce contexte explosif, les catastrophes, qu'elles soient naturelles ou d’origine humaine, provoquent des dégâts immédiats considérables : la famine de 2010-2012 a causé la mort de 258 000 Somaliens, dont plus de la moitié étaient des enfants de moins de cinq ans. C'est la preuve pénible que la résilience, cette capacité à anticiper, à absorber et à surmonter les pressions et les chocs extérieurs, est essentielle à la survie des communautés et des foyers somaliens.
Il n'existe pas de solution miracle pour accroître la résilience. Pour s'attaquer aux causes profondes de la vulnérabilité, il faut raisonner à long terme. Quelle forme de soutien la DDC peut-elle apporter dans un contexte aussi difficile ?

Instaurer la résilience dans un contexte hautement sensible
Le programme de la FAO reflète à la fois ce passage du court terme au long terme dans l'engagement de la Suisse et le défi qui consiste à développer la résilience dans de vastes régions de la Somalie : le centre et le sud, toujours en partie sous la coupe d'Al-Shabaab, le Puntland, politiquement instable, dans le nord-est, et le Somaliland, qui a déclaré son indépendance, dans le nord-ouest. La DDC considère ce projet comme un élément clé du volet « sécurité alimentaire » de sa nouvelle stratégie pour la Corne de l’Afrique.
Le but du projet est de multiplier les sources de revenus et les moyens d’existence possibles pour un million de personnes environ (pauvres des zones urbaines, petits agriculteurs, pêcheurs et bergers), par exemple en formant les hommes à des métiers indispensables à l'agriculture, comme la maintenance des pompes à eau, ou en créant des magasins de fournitures agricoles.
La nouveauté réside dans les partenariats impliqués, dans le lien entre assistance humanitaire et coopération au développement et dans la stratégie et les instruments de contrôle.

Les agences de l'ONU unissent leurs forces
Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et le Programme alimentaire mondial (PAM) se joignent aux efforts de la FAO en faveur de la résilience et ont réorganisé leurs activités pour apporter une assistance complémentaire. Chaque agence s'associe au projet en fonction de ses compétences propres : l'UNICEF soutient les services de base tels que l'accès à l'eau, le PAM offre une protection sociale fiable minimale aux plus pauvres par la distribution d'argent liquide ou de denrées alimentaires en période de crise. En cas de besoin, la FAO continue de fournir une assistance humanitaire dans la perspective d'apporter une aide à long terme, en rétablissant des centres vétérinaires, par exemple. Ce type d'intervention ouvre la voie à des projets de longue haleine.

Accès et sécurité
La FAO a mis en place un vaste réseau de partenaires locaux, au moins 55 pour l'ensemble de ses projets, dont des agences gouverne-mentales, des associations professionnelles, des ONG locales et des acteurs du secteur privé. Ce qui semble tenir du casse-tête managérial, réduit en fait les risques potentiels et élimine les obstacles qui entravent l’accès aux personnes dans le besoin. Ces partenaires sont accueillis à bras ouverts, y compris par les populations qui rejettent fréquemment les intervenants extérieurs. Les projets sont soumis à un contrôle rigoureux : le moindre problème (détournement de fonds ou résultats insuffisants, par exemple) entraîne des mesures correctives immédiates. Ce contrôle repose sur des instruments novateurs tels que la biométrie (système d'enregistrement, d'identification et de rémunération des bénéficiaires par reconnaissance digitale), la télédétection (comparaison d'images satellites pour vérifier l'avancement de la réhabilitation d'infrastructures), centres d'appel et annonces sur les stations de radio locales.

Le risque zéro n'existe pas
Quelle que soit l'ampleur des mesures prises, le projet reste risqué. Mais en décidant de s’investir davantage en faveur des pays fragiles et déchirés par des conflits et en joignant ses efforts à ceux de la communauté internationale, la Suisse reconnaît qu'il peut être encore plus risqué de ne rien faire. Dans les contextes fragiles comme celui de la Somalie, la DDC expérimente de nouvelles approches et de nouveaux programmes tels que le programme Résilience de la FAO. Il ne sera peut-être pas possible d'atteindre tous les objectifs, mais la réalisation, même partielle, de certains d'entre eux apportera une aide appréciable à des personnes en détresse.