01.07.2013

Wien, 1.7.2013 - Ansprache von Bundesrat Didier Burkhalter anlässlich der Konferenz der Internationalen Atomenergie-Organisation (IAEO) - Es gilt das gesprochene Wort

Rednerin/Redner: Bundespräsident, Didier Burkhalter (2014); Didier Burkhalter

Monsieur le Président,
Monsieur le Directeur général,
Excellences,
Mesdames et Messieurs,

Nous sommes ici pour un devoir international : contrer des menaces considérables, qui planent constamment sur les hommes et les femmes de notre planète, tout en restant invisibles.

Ces menaces redoutables  mettent  en cause notre sécurité, celle des générations à venir et, en plus, nos valeurs fondamentales.

Un acte de terrorisme nucléaire toucherait indistinctement de nombreux civils, fauchant massivement des vies de femmes et d’enfants, détruisant autant de perspectives d’avenir. C’est pour éviter une telle catastrophe humanitaire que les Etats doivent prendre aujourd’hui des décisions fortes.

La sécurité nucléaire constitue un défi transnational; il appelle donc une réponse globale. De par sa composition quasi-universelle et son expertise unique, l’Agence internationale de l’énergie atomique représente la plateforme la mieux à même de renforcer les efforts et de coordonner les différentes initiatives existantes.

La Suisse  salue donc l’initiative du directeur général Amano d’avoir convoqué cette conférence et souligne l’important travail réalisé par l’Agence.

La responsabilité première en matière de sécurité nucléaire incombe aux Etats. La Suisse voit trois menaces pour la sécurité nucléaire:

1. Le terrorisme nucléaire. Cette menace ne s’est heureusement pas concrétisée à ce jour. Mais la simple possibilité d’une telle menace doit nous inciter à agir avec détermination. Cette question dépasse largement la question de la sécurité nucléaire, il s’agit d’une question de sécurité humaine.

2. Le trafic illicite de matières radioactives et nucléaires. Ce trafic peut déboucher sur des actes commis à travers des bombes radiologiques (« bombes sales »), voire des bombes nucléaires et il facilite la prolifération. Un tel trafic doit être combattu avec fermeté et efficacité.

3. La menace de cyber-attaques contre des installations nucléaires. Un tel risque n’est simplement pas acceptable vu les conséquences catastrophiques qu’il peut avoir pour de vastes régions.

Face à ces menaces, les Etats doivent renforcer leur action collective dans trois domaines:

1. Le désarmement nucléaire. Tant que l’arme nucléaire existera, le risque que certains s’en emparent représentera une épée de Damoclès suspendue au-dessus de nos têtes et celles de nos enfants.

Il en va de même pour les matériels fissiles militaires dont le vol constitue un scénario grave à éviter absolument.

Il y a un lien évident entre sécurité nucléaire et désarmement nucléaire. Si l'on veut améliorer la sécurité nucléaire, il faut réduire les sources les plus attractives pour de potentiels actes de terrorisme nucléaire. Il faut accélérer le désarmement nucléaire et réduire les quantités de matériels fissiles militaires.

2. Le renforcement de la sécurité de tous les types de matériels nucléaires. Il faut que les Etats adhèrent sans exception aux instruments existants du droit international en matière de sécurité nucléaire.

A commencer par la Convention internationale pour la suppression des actes de terrorisme nucléaire, que seulement 86 Etats ont ratifiée à ce jour. C’est beaucoup trop peu.

Nous pensons aussi à la Convention pour la protection physique du matériel nucléaire, dont l’Amendement n’a pas encore été ratifié par tous les Etats ayant participé au sommet de Séoul de l’an dernier.

Enfin l’AIEA a établi des directives en matière de sécurité nucléaire, notamment le Code de conduite sur la sûreté et la sécurité des sources radioactives.

La Suisse qui a adhéré et souscrit à l’ensemble de ces instruments, appelle tous les Etats à en faire de même, à respecter leurs engagements et à les traduire dans les faits!

En renforçant la sécurité du matériel nucléaire, nous assumons notre devoir : la protection des populations civiles.

3. Enfin, il y a les défis futurs. Il nous faut anticiper les menaces à venir et développer de nouveaux instruments pour y faire face. Des progrès sont nécessaires en particulier dans les négociations - toujours bloquées - d’un traité sur les matériaux fissiles à la Conférence du désarmement à Genève. Je pense également aux menaces représentées par les cyber-attaques .

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs,

Depuis le Sommet de Washington en 2010, le thème de la sécurité nucléaire a été placé également « au sommet » de l'agenda international. Il l’a été à la suite d’une initiative politique, celle du président Obama, et non suite à une tragédie. N’attendons pas non plus une tragédie pour agir réellement!

Trois ans plus tard, après le Sommet de Séoul et avec la conférence qui s’ouvre aujourd’hui, la volonté politique de poursuivre sur cette voie doit se confirmer. 

La Suisse encourage tous les Etats membres de l’AIEA à participer activement, à agir pour améliorer dans les faits la sécurité de l’humanité et, tout simplement et fondamentalement, la sécurité de nos enfants.


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