28.09.2012

New York, 28 septembre 2012 - 67e Session de l'Assemblée générale des Nations Unies - Seul le texte prononcé fait foi

Monsieur le Secrétaire général,
Excellences,
Mesdames et Messieurs,

La Suisse salue l’initiative d’avoir organisé, comme cela avait été annoncé au Sommet de Séoul sur la sécurité nucléaire, une rencontre de haut niveau sur le renforcement du cadre juridique en matière de lutte contre le terrorisme nucléaire. Le terrorisme sous toutes ses formes demeure une menace sérieuse. Une menace à l’encontre de la sécurité des Etats, mais aussi à l’encontre de la sécurité humaine.
 
Les actes de terrorisme nucléaire constituent l’un des plus graves problèmes sécuritaires de la planète. Cette menace n’a heureusement jamais été concrétisée. Néanmoins, la simple possibilité d'un tel acte doit nous appeler à une très grande vigilance et à l'action. Car une attaque terroriste nucléaire serait une barbarie qui aurait, nous le savons tous, des conséquences catastrophiques du point de vue humain. Cette catastrophe humanitaire serait accompagnée d'un impact à long terme sur l’environnement et aurait des répercussions profondes sur l'économie mondiale et donc sur l'emploi et la prospérité de nos sociétés. Notre monde est suffisamment instable, nous ne devons pas permettre à une telle menace de se concrétiser. Nous devons tous afficher une détermination sans faille à prévenir le terrorisme nucléaire et à en éradiquer la menace.

J’aimerais brièvement évoquer les domaines dans lesquels nous devons concrètement renforcer notre action collective du point de vue de la Suisse:

Premièrement, il faut que d'avantage d'Etats adhèrent aux instruments clés du droit international. Nous devons viser une adhésion universelle à ces principes de droit contre la barbarie. La Suisse a adhéré à toutes les conventions existantes. Par ailleurs nous soutenons financièrement l’ONU et son Projet mondial de renforcement du régime juridique contre le terrorisme. Ce faisant, nous aidons d’autres Etats membres à adhérer également.
 
La Convention internationale de 2005 pour la répression des actes de terrorisme nucléaire a une importance toute particulière. Or seulement 79 Etats l’ont ratifiée a ce jour. C'est largement insuffisant.
Quant à la Convention sur la protection physique des matières nucléaires et des installations nucléaires amendée en 2005, elle n’a même pas été ratifiée par tous les Etats ayant participé au Sommet de Séoul sur la sécurité nucléaire! La Suisse l'affirme sans ambages: il faut moins parler et plus agir. Il faut avoir le courage de l'action. Nous en appelons au leadership des dirigeants de tous les pays membres des Nations Unies, à commencer par les gouvernements représentés aujourd'hui: ratifions tous cette convention amendée qui constitue la pierre angulaire de la sécurité des matières nucléaires! C'est une priorité pour que notre monde, déjà suffisamment instable, puisse accroître sa sécurité dans un secteur essentiel.

Deuxièmement, nous devons mettre en œuvre aux niveaux national et international la Stratégie antiterroriste mondiale adoptée par l’Assemblée générale en 2006 ainsi que la résolution 1540 du Conseil de sécurité. Ces documents cadres donnent au renforcement des capacités l’importance qui lui est due. Ici aussi l'heure n'est plus à la discussion mais à l'action.

Troisièmement, l’élaboration d’autres instruments doit être envisagée dans la mesure où cela est possible et judicieux. Bien évidemment, nous pensons notamment au traité sur les matériaux fissiles, attendu depuis trop longtemps déjà. La Suisse redoublera d’efforts pour surmonter les problèmes qui ont empêché la Conférence sur le désarmement basée à Genève d’entamer les négociations. Nous avons besoin de votre engagement.

Quatrièmement, nous devons renforcer le rôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique dans le domaine de la sécurité nucléaire. Nous saluons le projet de l’agence d’organiser l’année prochaine une conférence sur le renforcement des efforts mondiaux en matière de sécurité nucléaire. Nous encourageons tous les Etats membres de l’agence à participer activement à cet événement important, qui permettra de discuter de la façon dont l’agence et d'autres organisations internationales peuvent mieux aider les Etats dans ce domaine.

Cinquièmement enfin, la Suisse veut souligner, comme elle l'a déjà fait à Séoul, le lien existant entre sécurité nucléaire et désarmement nucléaire. Le meilleur moyen d’améliorer réellement la sécurité nucléaire et de prévenir les actes de terrorisme nucléaire est de prendre le problème à la racine. Réduire le nombre de têtes nucléaires ainsi que la quantité de matériel fissile produit et stocké à des fins d’armement, et placer ce type de matériel sous la surveillance de l’agence lorsqu’il n’est plus nécessaire, ce sont les points clés d’une stratégie globale de prévention du terrorisme nucléaire et d’éradication de cette menace.

La communauté internationale doit se montrer unie et volontaire dans cette lutte et entamer des négociations multilatérales.

Mesdames et Messieurs,
Nous avons tout en main pour remplir au mieux ce devoir, un devoir moral, il est temps d'agir.
Je vous remercie.


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