Monsieur le Conseiller d’État Manuele Bertoli,
Monsieur le Maire de Lavizzara Gabriele Dazio,
Son Excellence l’Ambassadrice du Mexique en Suisse Cecilia Jaber Breceda,
Mesdames et Messieurs les Membres de la Fondation internationale pour la sculpture,
Monsieur José Dàvila, sculpteur,
Mesdames et Messieurs les invités,
C’est avec une grande joie que je vous ai rejoints à Peccia pour inaugurer ce centre à vos côtés. Le Tessin m’a donné l’occasion de poser de nombreuses « premières pierres ». Je pense au premier tunnel à relier les deux versants du Ceneri, qui facilite l’accès aux vallées pour leurs nombreux admirateurs. Je pense aussi aux premiers campus récemment inaugurés à Lugano, qui regroupent les deux établissements d’enseignement supérieur de notre région : l’USI et la SUPSI, l’Université et la HES de Suisse italienne. Et aujourd’hui, après avoir coupé tant de rubans, ces derniers temps souvent de manière purement virtuelle, je participe cette fois physiquement à ma première « pose de la première pierre », pour marquer l’ouverture de ce nouveau Centre international de la sculpture.
C’est un privilège de pouvoir faire partie de cette histoire, fruit de la passion et de la ténacité d’Alex et Almute Naef. Alex Naef a donné l’impulsion à l’école de sculpture et, plus tard, lui et son épouse Almute Grossmann-Naef ont projeté ce centre, qui a vu le jour grâce à de nombreuses contributions, dont celle du Canton du Tessin.
C’est ici, presque au sommet de la Vallemaggia, que se rencontreront des artistes du monde entier, prêts à présenter leur art sur la scène de Peccia. Le paysage est vertigineux: la vallée, les montagnes escarpées, la forêt, la rivière. Il y a là tout ce que le territoire a à offrir, la terre, le bois, la pierre et surtout, le fameux marbre cristallin de Peccia. Le spectacle est à couper le souffle.
Par le passé, le Tessin a été pourvoyeur de talents : on pense aux artistes et artisans suisses italiens qui ont émigré vers de nombreuses villes d’Europe à la fin du XIXe siècle. Aujourd’hui, au lieu d’exporter son savoir-faire, le Tessin accueille des
créateurs à Peccia. Le mot accueillir est ici fondamental, au sens d’une ouverture aux échanges et aux rencontres. Peccia lance une invitation qui transcende les frontières et s’adresse aux artistes du monde entier. Ce projet incarne fidèlement l’identité de notre pays : la rencontre entre langues et cultures différentes fait partie intégrante de notre identité. Nous en avons fait notre force et notre marque de fabrique dans le monde entier.
Le directeur du Centre internationale pour la sculpture, Thierry Burgherr, a évoqué dans une interview un centre aux racines locales mais au rayonnement international, à l’image du marbre de Peccia, qui s’exporte dans de nombreux pays.
Mesdames et Messieurs,
Les Romains parlaient de genius loci, de génie du lieu, pour évoquer cette relation particulière que l’homme instaure avec un lieu et qui lui permet de créer une œuvre sans pareille. Le Tessin offre une nature et des éléments uniques, comme le marbre de Peccia. Bien valorisés, grâce à des projets comme celui-ci, ces atouts peuvent faire rayonner encore plus la Suisse italienne et, avec elle, le pays tout entier.
À tous les protagonistes du nouveau Centre, et en particulier aux premiers artistes qui le rejoindront, je souhaite un bon travail et un agréable séjour dans cette belle vallée. Je ne manquerai pas de lancer plusieurs invitations à visiter la vallée de Lavizzara, tant à mes contacts internationaux qu’à ceux qui, en Suisse comme au Tessin, ne connaissent pas encore cet endroit. Cela vaut vraiment la peine de se laisser surprendre par le rayonnement international d’un village comme Peccia qui, aussi petit qu’il soit, fait germer en son sein des idées du monde entier.
Je vous remercie de votre initiative et vous souhaite à tous un bon départ !
Ignazio Cassis