Le monde paysan s’organise pour une agriculture durable au Mali
Afin de contribuer à la sécurité alimentaire dans trois régions rurales du pays, les organisations paysannes travaillent à renforcer les exploitations agricoles.
Aujourd’hui, environ 13% des Maliens vivent en situation d’insécurité alimentaire. Dans les régions de Sikasso, Mopti et Tombouctou, entre 20 et 50% des populations rurales sont concernées. La production agricole ne suffit pas non plus à assurer des revenus aux paysans. La faiblesse des organisations paysannes, conjuguée avec un contexte climatique difficile, explique en partie ce manque de productivité. Face à ce défi, la Direction du développement et de la coopération DDC accompagne les organisations paysannes faîtières dans leur volonté de rendre plus performantes les exploitations familiales et les entreprises agricoles des régions de Sikasso, Mopti et Tombouctou.
Des produits agro pastoraux valorisés
Par le biais du programme, les organisations paysannes initient les exploitants à des techniques agricoles innovantes, permettant de stimuler la production. Cet appui devrait contribuer à une augmentation d’environ 20% des revenus des paysans. D’autre part, 30% des exploitations, y compris celles des femmes, bénéficieront de financement pour s’approvisionner en intrants (semences, engrais, aliments bétails, etc) et en équipements agricoles. Les organisations proposent également aux producteurs des formations de stockage, de transformation et de commercialisation des produits.
Un plaidoyer bien structuré
Afin de permettre aux organisations faîtières de mieux défendre la cause paysanne auprès des collectivités et de l’Etat, le programme leur propose des formations en plaidoyer. Le dialogue avec les collectivités permettrait en effet de mieux prendre en compte les besoins du monde rural dans les programmes de développement, ce qui conduirait à des investissements agricoles plus importants. Les organisations faîtières seront, en outre, plus à même d’influer les programmes et les politiques dans ce secteur.
10'000 exploitations immatriculées
Par ailleurs, le programme organise des rencontres d’information dans le but d’amener au moins 10 000 exploitations à se faire enregistrer légalement. Elles pourront ainsi accéder plus facilement aux subventions et sécuriser leurs espaces agricoles. En outre, le programme favorise l’accès aux terres des femmes, des jeunes et des allochtones. Afin d’informer les exploitations sur les textes de la loi d’orientation agricole et la charte pastorale, le programme facilite leur transcription en langue locale et leur assure ainsi une large diffusion.