Le dernier rapport du Conseil fédéral sur la politique de sécurité de la Suisse date de novembre 2021. Il a été complété en septembre 2022 par le rapport complémentaire sur les conséquences de la guerre en Ukraine qui prévoyait d’accroître la capacité de défense et d’intensifier la coopération internationale. Entre-temps, la Suisse s’est saisie de ces deux enjeux, mais sa situation sécuritaire s’est encore détériorée. C’est pourquoi le Conseil fédéral a décidé le 26 juin 2024 d’élaborer une stratégie de politique de sécurité pour la Suisse en 2025. Le Secrétariat d’État à la politique de sécurité (SEPOS) est chargé de développer cette nouvelle stratégie en collaboration avec tous les départements, la Chancellerie fédérale et des délégations des conférences gouvernementales des cantons les plus touchés.
Le 20 décembre 2024, le Conseil fédéral a fait le point sur la stratégie de politique de sécurité et fixé des valeurs de référence concrètes pour la structure et le contenu de cette stratégie.
La stratégie doit présenter les évolutions marquantes, la place de la Suisse et son exposition aux menaces, son profil politique et sécuritaire, ses intérêts et ses valeurs, les grandes lignes et les objectifs de la politique de sécurité, ainsi que les pistes et les moyens pour atteindre ces objectifs.
Conflit hybride et capacité de coopération, deux priorités stratégiques
Le Conseil fédéral a fixé les objectifs suivants pour la politique de sécurité : premièrement, réduire les vulnérabilités et améliorer la prévention et la résilience ; deuxièmement, renforcer la sécurité intérieure et extérieure, de même que les capacités de défense de la Suisse ; troisièmement, sauvegarder la souveraineté et augmenter la marge de manœuvre.
S’y ajoutent deux priorités stratégiques : d’abord, l’amélioration de la résilience et de la capacité de défense contre des attaques hybrides visant la Suisse (notamment cyberattaques, activités d’influence et désinformation, sabotage) dans le but de garantir le fonctionnement des secteurs critiques des infrastructures en cas de perturbation et la robustesse de la société face à ces menaces. La seconde priorité est d’organiser la capacité de coopération avec l’OTAN et en particulier avec les pays voisins. Il s’agit d’améliorer l’interopérabilité dans les secteurs importants pour la défense, compte tenu et dans les limites des obligations découlant de la neutralité.
En plus de ces deux priorités, la stratégie doit aussi mettre en évidence la manière dont la Suisse renforce sa capacité de défense et s’oppose aux menaces que l’extrémisme violent, le terrorisme et le crime organisé font peser sur sa sécurité intérieure.
Adoption d’ici la fin 2025 et suivi étroit
Le Conseil fédéral entend adopter définitivement la stratégie de politique de sécurité d’ici la fin de 2025. Le projet sera mis en consultation pendant l’été.
Une fois la stratégie adoptée, le SEPOS accompagnera sa mise en œuvre et rédigera des rapports sur la réalisation des objectifs. La stratégie de politique de sécurité 2025 servira de référence pour d’autres documents stratégiques de la Confédération sur des thématiques associées ou parallèles, dont il faudra coordonner la mise en œuvre et le contenu.