
Les Nations unies traitent de la question des TIC dans le contexte de la sécurité internationale depuis l'adoption de leur première résolution sur le sujet en 1998. Depuis lors, cinq groupes d'experts gouvernementaux (GGE), composés de 15 à 25 États, ont élaboré un cadre international de comportement responsable des États, composé de normes de comportement responsable, d'accords liés à l'applicabilité du droit international à l'utilisation des TIC par les États, de mesures de confiance et de renforcement des capacités. En 2018, l'Assemblée générale a adopté deux résolutions prévoyant un mandat pour un sixième GGE et, pour la première fois, un Groupe de travail à composition non limitée (GTCNL), dans le but de poursuivre le développement de ce cadre international.
Le GTCNL, présidé par l'ambassadeur Jürg Lauber, a permis pour la première fois aux 193 États membres de l'ONU de s'engager directement sur la question des TIC dans le contexte de la sécurité internationale. Son mandat est similaire à celui du GGE, à la différence près qu'il prévoit également des discussions sur l'établissement d'un dialogue institutionnel régulier sous les auspices des Nations Unies. Ce format prévoit également, pour la première fois, la possibilité pour les représentants du secteur privé, du monde universitaire et de la société civile de contribuer aux discussions sur la cyber sécurité au niveau des Nations unies.
Après le report de la troisième et dernière session de fond en raison de la pandémie de COVID-19 de juillet 2020 à mars 2021, le Groupe a produit un rapport final, soumis par consensus à l'Assemblée générale, avec un certain nombre de recommandations visant à garantir que l'utilisation croissante des nouvelles technologies numériques ne porte pas atteinte à la paix et à la sécurité mondiale. Le Groupe a également produit un résumé du président reflétant les discussions du GTCNL de manière inclusive et transparente.
Les recommandations soulignent le respect du droit international dans l'utilisation des TIC, mettent en évidence l'importance des normes mises en œuvre par les pays sur une base volontaire, encouragent les mesures de confiance, mettent l'accent sur la nécessité de renforcer les capacités et favorisent le dialogue sous les auspices des Nations unies.
Le GTCNL est un succès, car il représente le premier consensus au niveau des Nations unies sur les questions de cyber sécurité depuis six ans, la première occasion pour les 193 États membres d'apporter leur point de vue, en réaffirmant l'acquis et en allant au-delà, et la première fois que la société civile a été incluse dans de telles discussions au niveau des Nations unies.