Quatre millions de francs par année sur 12 ans. C’est la somme que la DDC compte investir dans le secteur de la formation professionnelle et technique au Myanmar. Deux projets principaux sont concernés: un soutien à la formation professionnelle (VSDP) et une contribution financière au Centre de formation professionnelle de Yangon.
Dans sa phase initiale, de février 2014 à janvier 2018, le projet VSDP bénéficie d’un budget annuel de trois millions de francs. Cette somme poursuit trois objectifs:
- Etendre l’offre de formation dans le domaine hôtelier et augmenter la qualité des services offerts par le personnel dans ce secteur
- Fournir une formation professionnelle mobile, adaptée aux demandes du marché dans des zones rurales et auprès des populations défavorisées
- Améliorer les standards de contrôle et d’accréditation des formations professionnelles actuelles et futures
Le projet prévoit également de favoriser le dialogue politique. Dans ce cadre, des expériences de terrain nourriront l’élaboration de politiques et de lois dans le domaine de la formation professionnelle et technique birmane.
Partenariat avec l’hôtellerie suisse
Le secteur hôtelier est prometteur au Myanmar. Le savoir-faire en la matière fait toutefois encore défaut. La DDC a ainsi inclus dans ce projet des experts issus de l’hôtellerie suisse pour développer une formation professionnelle de qualité. Ce procédé favorise la mise en œuvre d’un modèle d’affaire durable, aux niveaux économique, social et environnemental. La Swiss Hotel Management Academy de Lucerne (SHL) relève ce défi. Forte d’une expérience de plus d’un siècle, l’école hôtelière bénéficie d’une grande réputation nationale et internationale.
Un modèle novateur établit par ailleurs un partenariat entre le projet et des hôtels de Yangon et de Nay Pyi Taw. Ces hôtels forment du personnel au-delà de leurs besoins immédiats, alimentant ainsi un marché du travail qualifié en demande constante.
Accent sur les populations défavorisées
Outre le secteur hôtelier, le projet de formation professionnelle VSDP se focalise sur les habitants défavorisés du sud-est du Myanmar: les jeunes sans emploi issus des banlieues et des régions rurales, les femmes, les migrants, les déplacés internes et les réfugiés.
La DDC travaille dans ce but en étroite collaboration avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Celle-ci l’aide à entrer en contact avec une population parfois difficile d’accès et met en place des apprentissages itinérants. Ces formations recouvrent plusieurs domaines: l’agriculture, le textile, la construction et les métiers techniques liés à l’automobile et à l’électricité.
Soutien du Centre de formation de Yangon
Un partenariat de la DDC avec le Centre de formation professionnelle de Yangon a rendu ces apprentissages rapidement opérationnels. Présent depuis 12 ans au Myanmar, le Centre forme plus de 500 jeunes gens par an dans les domaines de l’hôtellerie, l’administration, le soudage, l’électricité et la charpenterie. Il jouit d’une grande renommée auprès du gouvernement et du secteur privé. Les apprentissages, d’une durée de trois ans, sont inspirés du système suisse.
La DDC soutient depuis 2014 le développement du Centre de Yangon à hauteur de 5 millions de francs répartis sur 5 ans. Cette somme est dédiée à la construction d’un nouveau bâtiment dans la capitale, et ainsi, à doubler son nombre d’apprentis.
Boom économique
Le Myanmar s’attend à une importante croissance économique ces 20 prochaines années. Ce boom touchera des domaines variés, dont l’industrie manufacturière, l’agriculture, les infrastructures, l’énergie, l’extraction minière, le secteur financier, la télécommunication, l’hôtellerie et le tourisme.
La vaste population active du Myanmar est l’une de ses richesses et un facteur de développement. La formation professionnelle en place ne correspond toutefois ni aux besoins, ni aux standards du marché. Le taux de productivité du pays peine ainsi à décoller.