Fernando, 16 ans, coiffeur
«Dans ma famille, nous sommes dix: cinq enfants, trois nièces et neveux, mon père et ma mère. Ma mère et une de mes sœurs sont aide-ménagères. Une autre de mes sœurs travaille dans une usine. Mon père, lui, ne travaille pas. Il boit beaucoup. A la maison, il y a beaucoup de problèmes, et nous n’avons souvent rien à manger.
Je n’ai pas terminé l’école primaire. Ma mère m’a retiré de l’école pour que ma sœur puisse elle aussi y aller quelques années. Quand j’étais petit, je passais beaucoup de temps dans la rue. La rue, ce n’est pas une bonne expérience. Mes amis se sont mis en mauvaise posture et certains ont été tués à cause des rivalités entre les bandes. Dans le quartier, beaucoup de jeunes sortent armés. Mêmes les plus courageux ont peur.
Quand j’ai entendu parler des filières de formation soutenues par la DDC, je me suis inscrit parce que je voulais m’en sortir. On pouvait choisir de devenir mécanicien pour motos ou coiffeur. J’ai choisi coiffeur. Depuis que je fréquente l’atelier d’INFOP, je n’ai plus jamais eu faim: je cherche quelqu’un à qui emprunter une tondeuse et les gens me paient [pour mon travail]. Quand ma mère me demande d’où je sors cet argent, je lui réponds que j’ai coupé des cheveux et elle rit. J’aimerais trouver un travail et prouver à ma famille que je peux gagner ma vie honnêtement.
En décembre dernier, j’ai eu l’honneur de travailler dans le meilleur salon de coiffure du quartier et ils m’ont payé 420 lempiras (20 CHF). Plus tard, j’aimerais travailler dans un salon, m’acheter des choses, aider ma mère à finir de construire la maison et puis ouvrir mon propre salon. Si je m’accroche, je sais que j’y arriverai.»
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