«Nous sommes très préoccupés par les actions du gouvernement»
Dans une interview pour le groupe Tamedia, le conseiller fédéral Ignazio Cassis évoque la situation au Bélarus et exprime son inquiétude face aux actions du gouvernement. La Suisse a appelé, par la voie diplomatique, les autorités bélarussiennes à faire preuve de retenue, à autoriser les manifestations pacifiques et à ne pas procéder à des arrestations arbitraires.
Dans une interview pour le groupe Tamedia, le conseiller fédéral Ignazio Cassis évoque la situation au Bélarus et exprime son inquiétude face aux actions du gouvernement. © DFAE
Depuis les élections présidentielles d’août 2020, les affrontements et les arrestations se produisent régulièrement au Bélarus. Ainsi, dimanche dernier, la journaliste suisse Luzia Tschirky a été interpellée avec d’autres manifestants à Minsk. La correspondante de la radio et de la télévision suisses se trouvait dans la rue avec des connaissances lorsque de but en blanc, trois personnes masquées l’ont forcée à monter dans un minibus. «Cet incident est très préoccupant», affirme le conseiller fédéral Ignazio Cassis dans une interview pour le groupe Tamedia. «Manifestement, Madame Tschirky bénéficiait d’une accréditation officielle de journaliste au Bélarus et disposait de tous les documents nécessaires. Il est inadmissible qu’une journaliste soit traitée de cette façon.» Au bout de trois heures environ, Luzia Tschirky a été relâchée, mais la femme qui était avec elle et le mari de celle-ci sont toujours en détention.
Le jour même, le chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) avait réagi et publié sur Twitter un message demandant la libération immédiate de la ressortissante suisse. Lundi, l’ambassadeur du Bélarus en Suisse a en outre été convoqué au Département des affaires étrangères à Berne. À l’heure actuelle, on ne connaît toujours pas les raisons de l’arrestation de la journaliste suisse.
Ce n'est pas la première fois que des citoyens étrangers sont interpellés dans la capitale bélarussienne. En août déjà, un Valaisan de 21 ans avait été arrêté. Mais grâce à des échanges étroits avec l’ambassade suisse sur place, l’affaire avait été rapidement résolue (voir l’article). «Ces exemples montrent l’importance pour la Suisse de disposer d’un solide réseau diplomatique à l’étranger. Je m'engage dans ce sens», souligne M. Cassis.
Natallia Hersche est une autre Suissesse détenue au Bélarus. En décembre dernier, elle a été condamnée à deux ans et demi de colonie pénitentiaire pour opposition présumée à l’autorité publique. «L’affaire est compliquée car Mme Hersche a la double nationalité suisse et bélarussienne. Du point de vue du Bélarus, Mme Hersche est tout simplement une ressortissante nationale. Heureusement, au vu des circonstances, Mme Hersche se porte relativement bien, sur les plans physique et psychique. Nous tenons cette information de notre ambassadeur au Bélarus, Claude Altermatt, qui lui a rendu visite en prison à six reprises.»
Dans une interview accordée au groupe Tamedia, le conseiller fédéral Cassis affirme que la Suisse suit de près la situation au Bélarus. «Nous sommes très préoccupés par la manière dont le gouvernement traite les manifestants et condamnons ses actions. C’est ce que nous avons communiqué à plusieurs reprises, par la voie diplomatique, au Bélarus, et ce dont j’ai personnellement fait part à mon homologue bélarussien.» Le droit de réunion et le droit d’association sont des droits de l’homme reconnus sur le plan international et le Bélarus s’est engagé à les respecter. La Suisse appelle le Bélarus à s’acquitter de ses obligations internationales en matière de droits de l’homme.