Comment la Suisse s’engage-t-elle au Conseil de sécurité de l’ONU?

La Suisse siège au Conseil de sécurité de l’ONU en 2023 et 2024. Son expertise en matière de paix et de sécurité internationale enrichit les discussions et les débats qui s’y tiennent. À partir du mois de mai 2023, elle en assume aussi la présidence. Toute information concernant l’action de la Suisse ainsi que ses déclarations prononcées dans le cadre de son mandat au Conseil de sécurité sont publiées ici, sur le fil d’actualité.

Le vendredi 10 février 2023, après le tremblement de terre dévastateur, des camions chargés d'aide humanitaire de l'ONU arrivent au poste-frontière «Bab al-Hawa» entre la Turquie et la Syrie. © Keystone

Le Conseil de sécurité de l’ONU en bref

Composition du Conseil de sécurité en 2023

Infographie représentant la composition du Conseil de sécurité de l’ONU en 2023. 5 membres permanents: France, États-Unis, Russie, Royaume-Uni et Chine. Et 10 membres non permanents: Albanie, Brésil, Émirats arabes unis, Ghana, Gabon, Suisse, Équateur, Malte, Japon et Mozambique.
Composition du Conseil de sécurité en 2023. © DFAE

Priorités et rôles de la Suisse au sein du Conseil de sécurité de l'ONU

Priorités

Le 31 août 2022, le Conseil fédéral a fixé quatre priorités pour le mandat de la Suisse au Conseil de sécurité de l’ONU:

  1. Construire une paix durable
  2. Protéger la population civile
  3. Renforcer l’efficience du Conseil de sécurité
  4. Agir pour la sécurité climatique

La Suisse souhaite se positionner de manière crédible sur tout l’éventail thématique figurant à l’agenda du Conseil de sécurité.

Les priorités suisses en détail

Rôles de la Suisse

Rédactrice (Penholderships):

  • Co-rédactrice du dossier Syrie humanitaire avec le Brésil.
  • Co-rédactrice pour le Bureau des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel (UNOWAS) avec le Ghana.

Présidences d'organes subsidiaires:

  • Présidente du Comité des sanctions sur la République populaire démocratique de Corée
  • Co-présidente du groupe informel d’experts sur les femmes, la paix et la sécurité, avec les Émirats arabes unis
  • Co-présidente du groupe informel d'experts sur le climat et la sécurité, avec les Émirats arabes unis et le Mozambique
  • Point focal point focal informel sur «conflits et faim», avec le Brésil
  • Point focal sur la Cour pénale internationale (CPI), avec le Japon

30.03.2023 – Initiative «Silencing the Guns» en Afrique : moins d'armes, des institutions fortes, le dialogue et la prise en compte des conséquences du changement climatique

Dans le cadre d'un débat ouvert, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est penché le 30 mars sur l'initiative «Silencing the Guns in Africa» de l'Union africaine (UA) – une association d'Etats africains. Elle vise à mettre fin à toutes les guerres, conflits et violences basées sur le genre sur le continent africain.

La Suisse soutient les efforts pour une paix durable en Afrique. L'initiative est ambitieuse et doit faire face à de nombreux défis. «Malheureusement, les armes parlent encore trop fort en Afrique, mais aussi dans d’autres régions du monde. La prolifération illicite des armes légères et de petit calibre, ainsi que de leurs munitions, continue de semer la violence, de menacer la paix, de déchirer le tissu social et d’entraver le développement», a déclaré Adrian Hauri, ambassadeur suppléant de la Suisse auprès de l'ONU, au Conseil de sécurité de l'ONU.

Une sculpture en fer en forme de pistolet avec un bouton dans le canon se trouve devant le siège de l'ONU à New York.
Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est penché sur l'initiative «Silencing the Guns» de l'Union africaine, qui vise à mettre fin à toutes les guerres et à tous les conflits sur le continent africain. © UN Photo/Rick Bajornas

Dans ce contexte, la Suisse a souligné au Conseil quatre domaines qui peuvent contribuer à la réussite de «Silencing the Guns». Premièrement, l'offre et la demande d'armes doivent être réduites. Il est essentiel de prendre en compte les facteurs politiques, économiques et sociaux dans la prévention de la violence et des conflits, ainsi que le respect du droit international. Deuxièmement, les institutions locales doivent être renforcées afin qu'elles puissent fournir des services publics durables, ce qui renforcera la confiance de la population dans les structures étatiques. Troisièmement, le lien entre le changement climatique et les conflits doit être pris en compte dans les activités humanitaires et de paix ainsi que dans la coopération au développement. Il est urgent que les États concernés puissent réduire leur vulnérabilité aux chocs climatiques afin de contribuer à la paix et à la sécurité. Quatrièmement, le dialogue entre les parties en conflit est essentiel pour désamorcer les tensions avant que la violence n'éclate et pour résoudre les conflits existants. Un tel dialogue doit systématiquement impliquer les femmes et les jeunes. Conformément à sa tradition de médiation et de bons offices, la Suisse continue de s'engager à mettre à disposition des plateformes de dialogue.

Les armes ne se tairont pas tant qu'elles sembleront plus accessibles qu’un emploi ou une place de formation.
Adrian Hauri, Ambassadeur suppléant de la Suisse auprès de l'ONU à New York

«Les armes ne se tairont pas tant qu'elles sembleront plus accessibles qu’un emploi ou une place de formation. Nos efforts de paix doivent aller de pair avec des efforts visant à instaurer la confiance, à renforcer les institutions et l'État de droit, à promouvoir la cohésion sociale, à faire respecter les droits de l’homme et le droit international humanitaire, et à créer des perspectives économiques, particulièrement pour les jeunes», a souligné M. Hauri à New York.

Déclaration de la Suisse au Conseil de sécurité de l'ONU: «Silencing the Guns in Africa», 30.03.2023

27.03.2023 – Investigations Nord Stream

Le 26 septembre 2022, les gazoducs Nord Stream 1 et Nord Stream 2 ont été endommagés par plusieurs engins explosifs. Le motif et l'auteur des actes de sabotage restent inconnus. Le Conseil de sécurité de l'ONU a rejeté le 27 mars 2023 une résolution présentée par la Russie demandant une enquête de l'ONU afin de déterminer les auteurs des actes de sabotage. 

Carte de la mer Baltique et de la mer du Nord montrant le tracé des gazoducs Nord Stream.
Le motif et l'auteur des actes de sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et Nord Stream 2 restent inconnus. © DFAE

En principe, les enquêtes de l'ONU peuvent apporter une valeur ajoutée, par exemple lorsqu'il n'existe pas d'enquêtes nationales crédibles menées par les autorités compétentes. Dans le cas concret, des enquêtes sont déjà en cours au Danemark, en Allemagne et en Suède. La Suisse estime qu'il est plus approprié d'attendre les résultats de ces enquêtes, tout en s'engageant à ce que les actes de sabotage soient rapidement élucidés. La Suisse s'est donc abstenue lors du vote. 

22.03.2023 – L'accès à l'eau doit être garanti en permanence, même en temps de guerre

A l'initiative de la Suisse et du Mozambique, tous deux membres élus, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est penché sur la protection de l'accès à l'eau et aux infrastructures sanitaires en cas de conflit armé. La réunion informelle a eu lieu le 22 mars à l'occasion de la Journée mondiale de l'eau. Cette thématique constitue un pilier central de la protection des populations civiles dans les conflits armés. 

«L’eau est essentielle à toute vie sur terre et l’accès à l’eau est un droit fondamental. Il doit être garanti en tout temps, y compris en temps de guerre», a souligné Christian Frutiger, vice-directeur et chef de la division Coopération thématique de la DDC, participant au nom du conseiller fédéral Cassis, au Conseil de sécurité. Malgré les obligations existantes en matière de droit international humanitaire, qui sont également reflétées dans plusieurs résolutions du Conseil de sécurité, les installations hydrauliques continuent d'être détruites ou endommagées lors de conflits armés.

Des femmes et des enfants yéménites attendent de remplir des bidons d'eau à partir d'une source.
Comme dans d'autres régions en conflit dans le monde, une grande partie de la population civile au Yémen souffre d'un manque de services et de ressources de base – y compris le manque d'accès à l'eau potable. © Keystone

Aujourd'hui, près de deux milliards de personnes sont menacées de pénurie d'eau suite à un conflit. Cela implique non seulement l'absence d'eau pour les populations et l'agriculture, mais aussi la propagation de maladies infectieuses telles que le choléra en raison du manque d'hygiène. C'est pourquoi la Suisse a souligné au Conseil de sécurité que le droit international humanitaire doit absolument être respecté et appliqué partout. En effet, le droit international humanitaire protège en principe les infrastructures d'eau en tant qu'objet civil. Il interdit en outre d'attaquer, de détruire et de rendre inutilisables des biens indispensables à la survie de la population civile, tels que les installations et les réserves d'eau potable et les systèmes d'irrigation.

Une infrastructure d'eau fonctionnelle est également essentielle à la consolidation d'une paix durable après les hostilités. L'absence de telles structures empêche la reprise des activités économiques et sociales dans des zones déjà gravement touchées par la guerre. L'instabilité persiste et il existe un risque élevé de voir les anciennes tensions se raviver. La réunion a également mis en lumière les effets négatifs du changement climatique en tant que facteur aggravant pour la protection des services et des infrastructures liés à l'eau dans les conflits armés. C'est pourquoi la Suisse, dans son intervention au Conseil de sécurité, a également mis l'accent sur le rôle central de la prévention, de la reconstruction et du soutien de la communauté internationale aux États et régions touchés par les conflits.

«Les défis actuels en matière d’accès, de gestion et de gouvernance des eaux sont multiples et exigent des solutions multilatérales», a souligné M. Frutiger à New York. Pour cette raison, la Suisse s'engage à ce que ce thème soit inscrit durablement dans les priorités de l'ONU.

Déclaration de la Suisse sur la protection de l'accès à l'eau et aux infrastructures sanitaires dans les conflits armés

Newsticker: Participation suisse à la Conférence de l'ONU sur l'eau, 22-24 mars 2023

Blue Peace: l’eau, un instrument de paix, DDC

16.03.2023 – Le Conseil de sécurité de l'ONU prolonge la Mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan

Le 16 mars, le Conseil de sécurité de l’ONU a prolongé à l'unanimité le mandat de la Mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) pour 12 mois. En tant que membre du Conseil, la Suisse a soutenu cette résolution. La MANUA fournit une assistance humanitaire et des bons offices en Afghanistan, protège et promeut les droits de l'homme, soutient l'égalité des sexes et protège les enfants touchés par les conflits armés. La mission est également chargée de promouvoir le développement et la gouvernance en Afghanistan, notamment l'état de droit. Ces thèmes occupent une place centrale dans la politique étrangère de la Suisse. Sur le terrain, la Suisse s'engage avec des organisations partenaires telles que l'ONU, le CICR et des ONG pour réduire les souffrances humaines.

Le Conseil de sécurité a également adopté à l'unanimité une résolution qui mandate une évaluation indépendante de la situation en Afghanistan pour assurer une approche cohérente des acteurs politiques, humanitaires et de développement. Une stratégie politique commune est particulièrement importante vu la gravité du contexte. La Suisse attend de cette évaluation que les voix des femmes et de la société civile soient prises en compte.

Dans un paysage montagneux aride d'Afghanistan, quatre filles et un garçon marchent le long d'une crête.
L'avenir de la société afghane ne peut pas se passer des femmes et des filles. Au Conseil de sécurité de l'ONU, la Suisse appelle à leur participation à la vie publique et aux processus politiques. © Keystone

L'Afghanistan est confronté à de nombreuses crises qui se renforcent mutuellement et qui ont plongé le pays dans une profonde insécurité. La chute du gouvernement à l'été 2021 a encore aggravé la situation – en particulier pour les femmes et les filles. La liste des incidents violents à leur encontre est longue. Elle comprend notamment des meurtres, des crimes d’honneurs et des mariages forcés. L‘accès des femmes et des filles à l'éducation et au travail est pratiquement inexistant, surtout depuis les décrets imposés par les talibans fin 2022, qui ont encore restreint davantage leurs droits. La Suisse demande aux talibans de revenir sur ces décrets.

La Suisse salue la prolongation du mandat de la MANUA, car ses activités sont vitales pour le peuple afghan. Deux domaines sont essentiels pour la Suisse.  D'une part, l'ensemble de la société afghane, en particulier les femmes, les filles et les minorités ethniques, doit pouvoir participer à la vie publique sans crainte de représailles. Cela est essentiel pour le développement économique et social ainsi que pour une paix durable en Afghanistan. D'autre part, les besoins de la population civile sont immenses. Plus de 28 millions de personnes dans le pays dépendent de l'aide humanitaire pour leur survie. Il faut non seulement trouver des solutions rapides, mais aussi poursuivre le soutien à long terme, notamment pour remédier à l’insécurité alimentaire. Pour que ces efforts soient couronnés de succès, il faut que les talibans reconnaissent le rôle clé des femmes dans la société, l'économie et la politique afghanes.

Déclaration de la Suisse au Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation en Afghanistan

Afghanistan: les femmes interdites de travailler pour des ONG – Inquiétude du DFAE

Afghanistan, DDC

15.03.2023 – Paix fragile au Soudan du Sud: le Conseil de sécurité de l'ONU prolonge le mandat de la mission de paix

Le 15 mars, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté une résolution prolongeant d'un an le mandat de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS). Au sein du Conseil de sécurité, la Suisse a soutenu cette résolution afin que la mission soit toujours prête à relever les défis qui se posent dans le pays. Le mandat correspond en outre à ses priorités en tant que membre du Conseil, à savoir protéger la population civile, promouvoir une paix durable et agir pour la sécurité climatique. Après des décennies de conflit, le Soudan du Sud a obtenu son indépendance du Soudan en 2011. Lorsque le nouveau gouvernement s'est effondré en 2013, le jeune État est tombé dans la spirale de la guerre civile, qui a pris fin au niveau national en 2018 avec un accord de paix. Des centaines de milliers de personnes ont été victimes de la guerre et des millions ont été déplacées, dont plus de la moitié sont des femmes et des enfants.

Cette paix est donc fragile. La mise en œuvre de l'accord de paix progresse lentement. La formation d'un gouvernement de transition en février 2020 n'a accéléré ce processus que de façon négligeable. Au niveau infranational, la violence reste malheureusement à l'ordre du jour. «Pour réduire la violence et renforcer la coexistence pacifique, il est essentiel de mener des dialogues de paix au sein de la population. Ces dernières années, la Suisse a collaboré avec le Conseil des Eglises du Soudan du Sud pour soutenir de tels dialogues, que la MINUSS encourage également», a déclaré Pascale Baeriswyl, ambassadrice suisse auprès de l'ONU, au Conseil de sécurité de l'ONU. L'année prochaine, il y aura des élections et la fin de la période de transition, ce qui implique d'autres défis.

Un convoi de véhicules blindés blancs de l'ONU roule sur une route de terre.
La MINUSS a un effet stabilisateur au Soudan du Sud et joue un rôle essentiel dans la mise en œuvre de l'accord de paix et dans le développement d'institutions étatiques démocratiques. © UN Photo

Touché par le conflit et une grave insécurité alimentaire, le pays connaît une crise humanitaire massive. «Cette crise est exacerbée par les effets du changement climatique, qui aggrave les conséquences du conflit. Nous encourageons le gouvernement sud-soudanais à relever ces défis avec le soutien de la MINUSS», a souligné Mme Baeriswyl à New York. C'est pourquoi la Suisse s'est également engagée, lors des négociations du mandat, à ce que le Secrétaire général de l'ONU fasse désormais référence aux risques liés aux effets du changement climatique dans son rapport sur la MINUSS au Conseil de sécurité. Le mandat mentionne également l'objectif de l'ONU d'utiliser davantage d'énergies renouvelables dans les opérations de maintien de la paix afin d'accroître leur utilisation responsable des ressources naturelles. En tant que coprésidente du groupe informel d'experts du Conseil sur le climat et la sécurité, la Suisse s'engage également sur cette thématique dans un cadre plus large.

Les tâches de la MINUSS comprennent la protection des civils, le soutien logistique à l'aide humanitaire, l'appui à la mise en œuvre de l'accord de paix, la promotion du droit international humanitaire et le renforcement des droits de l'homme. 2023 sera une année importante pour préparer la fin de la période de transition.

Une paix fragile, article d'actualité

UNMISS, déclaration de la Suisse au Conseil de sécurité de l'ONU

07.03.2023 – Les femmes jouent un rôle clé dans la réalisation d'une paix durable

Le 7 mars, le président de la Confédération Alain Berset s'est également exprimé pour la première fois au Conseil de sécurité de l'ONU dans le cadre de sa participation à la 67e session de la Commission de la condition de la femme (CSW) de l'ONU. Le thème «Femmes, paix et sécurité» a été au centre du débat ouvert du Conseil. Le président de la Confédération a souligné l'importance de la participation des femmes à la prise de décision politique et aux processus de paix. Il a fait référence à son voyage au Mozambique en février 2023: «Les femmes s’investissent pour la paix, aussi bien au sein de leurs communautés qu’au niveau national. Elles contribuent ainsi à bâtir un avenir politique et économique juste et égalitaire pour leur pays.»

Le président de la Confédération Alain Berset s'exprime à la table en fer à cheval du Conseil de sécurité de l'ONU à New York.
Le président de la Confédération Alain Berset a souligné l'importance des femmes pour une paix durable lors de son discours au Conseil de sécurité de l'ONU. © ONU

L'agenda «Femmes, paix et sécurité» a été adopté par le Conseil de sécurité de l'ONU en 2000: La résolution 1325 et ses résolutions subséquentes reconnaissent le rôle des femmes dans tous les efforts visant à établir une paix durable et appellent à la protection des droits des femmes. Aujourd'hui encore, dans les situations de conflit, les femmes sont souvent les premières cibles de la violence, des discours de haine, des menaces, des représailles et des agressions sexuelles – cela se produit de plus en plus souvent dans l'espace virtuel.

La mise en œuvre de l'agenda doit encore être renforcée au niveau mondial. Berset a invité le Conseil à prendre des mesures concrètes pour relever ces défis: «Il faut désormais allier les paroles à des actes concrets en termes de budget, de personnel et de politique. C’est une condition pour que les femmes puissent s’exprimer et contribuer à une paix durable – en toute sécurité, librement et sans peur de représailles.»

Déclaration du président de la Confédération Berset au Conseil de sécurité de l'ONU

Commission de la condition de la femme des Nations Unies: la Suisse rappelle l’importance du numérique pour l’égalité, communiqué de presse, 06.03.2023

24.02.2023 – Conseil de sécurité de l’ONU: Ignazio Cassis appelle au respect des Conventions de Genève et au retrait des forces russes d’Ukraine

Le conseiller fédéral Ignazio Cassis a participé le 24 février 2023 à un débat de haut niveau du Conseil de sécurité de l'ONU à New York. Le chef du DFAE a appelé au retrait des forces armées russes présentes depuis une année sur le territoire souverain ukrainien, ainsi qu’au respect des Conventions de Genève. Il a également appuyé l’engagement de la Suisse en faveur de la résolution pacifique du conflit. 

«Après un an de guerre, nous devons mettre nos forces, nos idées et nos moyens en commun pour rétablir le sentiment de sécurité en Europe et assurer le retour à une paix complète, juste et durable en Ukraine» a déclaré Ignazio Cassis devant le Conseil de sécurité de l’ONU.

En tant qu’Etat neutre permanent, la Suisse respecte pleinement ses obligations découlant du droit de la neutralité. Elle ne privilégie aucun des belligérants sur le plan militaire. Toutefois, comme l’a rappelé Ignazio Cassis, «la neutralité ne signifie pas l'indifférence face aux violations du droit international». Pour le chef du DFAE «La Suisse est prête à tout moment à réunir tout le monde autour d'une table. Afin de travailler pour un meilleur respect du droit international humanitaire et, finalement, pour la paix».

Pendant son séjour à New York, le conseiller fédéral Cassis a participé virtuellement à une séance spéciale du Conseil permanent de l'OSCE à Vienne sur le thème de l'Ukraine. © DFAE

23.02.2023 – Assemblée générale de l’ONU: Le conseiller fédéral Ignazio Cassis dénonce l’agression russe et appelle à une solution de paix durable en Ukraine

Le conseiller fédéral Ignazio Cassis est présent au siège des Nations unies à New York en cette fin de semaine, un an après le déclenchement de la guerre en Ukraine. Il participe à une session extraordinaire d’urgence de l’Assemblée générale, ainsi qu’à un débat au sein du Conseil de sécurité. L’occasion pour le chef du DFAE de rappeler la condamnation ferme par la Suisse de l’agression russe toujours en cours contre l’Ukraine. Et d’appeler à la cessation immédiate du conflit et au retrait des troupes armées russes du territoire souverain ukrainien.

Le conseiller fédéral Cassis se tient au pupitre et prend la parole. Au premier plan, on peut voir le logo de l'ONU.
Le conseiller fédéral Cassis s'exprime devant l'Assemblée générale de l'ONU. © DFAE

L'Assemblée générale de l'ONU a adopté une résolution à une grande majorité (141 voix), en présence du conseiller fédéral Ignazio Cassis. Celle-ci demande aux Etats et organisations internationales d'accroître leur soutien aux efforts diplomatiques visant à instaurer une paix complète, juste et durable en Ukraine, conformément à la Charte de l'ONU, et à la Russie de retirer ses troupes du territoire ukrainien.

« Avec la résolution d’aujourd’hui, notre objectif intention est d’envoyer un message fort de paix et de respect des principes qui nous unissent » a déclaré Ignazio Cassis devant l’Assemblée générale. Ce nouveau texte appelle les Etats membres de l'ONU et les organisations internationales à accroître leur engagement en faveur de la paix. Un signal clair envoyé par la communauté internationale à la Russie selon le chef du DFAE, qui souligne au passage son appel à toute la communauté internationale « à œuvrer main dans la main en vue d’un règlement pacifique de ce conflit ».

Discours du conseiller fédéral Ignazio Cassis 

Communiqué

14.02.2023 – La montée du niveau des mers menace la paix et la sécurité dans le monde

«Les faits sont clairs: notre planète se réchauffe, provoquant la montée des eaux et la fonte des glaciers. La Suisse est au premier rang pour observer ce dernier phénomène», a déclaré Thomas Gürber, secrétaire d'Etat adjoint du DFAE et chef de la division ONU lors d'une réunion au Conseil de sécurité de l'ONU. Ce débat été organisé par Malte qui préside le Conseil en février 2023. 

La montée des eaux et des inondations plus fréquentes en raison au changement climatique menacent les infrastructures dans les zones côtières. De plus, la production agricole, la sécurité alimentaire et l'habitat sont menacés par l'érosion des sols et la salinisation. En conséquence, certaines régions deviennent inhabitables, obligeant des millions de personnes à s’exiler à l’intérieur de leur pays ou à le fuir. Cette problématique demande une réponse de l'ensemble du système onusien et donc du Conseil de sécurité. «Le Conseil de sécurité a un rôle clé à jouer. Il doit faire face à l’un des plus grands risques contemporains pour l’humanité», a souligné Thomas Gürber. 

Thomas Gürber s'exprime à la table en fer à cheval du Conseil de sécurité de l'ONU à New York.
Thomas Gürber, secrétaire d'État adjoint du DFAE, s'exprime au Conseil de sécurité de l'ONU sur l'impact de l'élévation du niveau de la mer sur la paix et la sécurité internationales. © UNO

Les déplacements de population dus à l'élévation du niveau de la mer ont le potentiel d'exacerber les conflits entre communautés. La Suisse s'engage au sein du Conseil de sécurité de l'ONU pour contrer les effets négatifs du changement climatique sur la paix et la sécurité dans le monde. Le secrétaire d'État adjoint a demandé au Conseil d'intégrer davantage les effets du changement climatique dans ses activités et dans les mandats des missions de maintien de la paix.

«Les impacts du changement climatique et l’élévation du niveau de la mer se font déjà sentir aujourd’hui, de manière différenciée en fonction des contextes. Ces effets nous concernent tous», a souligné M. Gürber à New York. La politique étrangère de la Suisse est active dans ce domaine depuis des années. Elle a ainsi lancé l'initiative Nansen en 2012 avec la Norvège et la «Plateforme sur le déplacement lié aux catastrophes naturelles», basée à Genève, en 2015. L’objectif de cette plateforme est d'améliorer la protection des personnes contraintes de fuir leur pays en raison de catastrophes naturelles et des conséquences négatives du changement climatique. 

Déclaration de la Suisse lors du débat ministériel au Conseil de sécurité de l'ONU sur la montée du niveau des mers, 14.02.2023

13.02.2023 – La Suisse s'engage au Conseil de sécurité de l'ONU pour un accès humanitaire rapide à la population civile syrienne après le séisme

En tant que corédactrice au Conseil de sécurité de l'ONU pour le dossier humanitaire syrien, la Suisse et le Brésil ont demandé une réunion suite au tremblement de terre catastrophique qui a frappé la Turquie. Celui-ci a également touché le nord de la Syrie, où la situation humanitaire était déjà extrêmement préoccupante avant le séisme. Lors de cette réunion, Martin Griffiths, le coordinateur des secours d'urgence de l'ONU, a informé le Conseil de sécurité de la situation dans la zone du séisme et des besoins humanitaires sur place.

A l'issue de la réunion, face aux médias, la Suisse et le Brésil ont appelé tous les acteurs à fournir un accès humanitaire rapide, sans entrave et durable aux populations civiles touchées en Syrie. Jusqu'à présent, l'ONU - s'appuyant sur une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU - ne pouvait fournir une aide transfrontalière à la Syrie que par le passage de «Bab al Hawa». La Suisse et le Brésil ont été encouragés par la décision annoncée hier par la Syrie d'ouvrir deux autres points de passage. Les corédacteurs ont également rappelé à cette occasion qu'ils restaient prêts à faciliter une éventuelle décision nécessaire du Conseil de sécurité.

La Suisse est en contact étroit avec les acteurs humanitaires sur le terrain ainsi qu'avec OCHA, l’organisation de coordination de l’ONU, et d'autres organisations onusiennes. Dans son action en tant que corédactrice, elle est guidée par les évaluations de ces acteurs humanitaires. Les besoins humanitaires de la population civile touchée sont au centre de ses préoccupations.

Newsticker: Tremblements de terre en Turquie et en Syrie

13.02.2023 – Protection, réintégration et éducation des enfants dans les conflits armés

Le 13 février 2023, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est penché sur la question des enfants dans les conflits armés. Les conflits violents ont un impact catastrophique sur les enfants et les jeunes dans le monde entier. Des millions d'enfants et d'adolescents en sont victimes et sont privés de perspectives d'avenir.

La thématique des enfants dans les conflits armés est étroitement liée aux priorités de la Suisse au Conseil de sécurité, à savoir «protéger les civils» et «construire une paix durable». Au sein du Conseil et dans sa politique étrangère, la Suisse poursuit trois types d'action pour atténuer les conséquences des conflits sur les enfants. «Ce Conseil a développé de nombreux outils pour prévenir les violations graves. Pour qu’ils conservent leur effet dissuasif, il faut préserver leur indépendance, leur impartialité et leur crédibilité», a déclaré l'ambassadrice suisse à l'ONU Pascale Baeriswyl au Conseil de sécurité à New York. 

Des enfants africains aux visages peints dansent.
D'anciens enfants soldats exécutent une danse dans le cadre d'un programme de musicothérapie en Ouganda. Le soutien psychosocial est un pilier important pour surmonter les traumatismes de guerre. © Keystone

Premièrement, la Suisse s'engage pour que les enfants soient mieux protégés dans les conflits. Elle le fait notamment en soutenant un système des Nations Unies qui documente les violations graves dans les conflits armés. Le groupe de travail du Conseil de sécurité de l'ONU sur les enfants et les conflits armés les examine et fait des recommandations sur les mesures possibles pour mieux protéger les enfants. Deuxièmement, pour qu'une paix durable ait une chance d'être instaurée, les enfants doivent être réintégrés dans la société après leur participation à un conflit armé. La Suisse encourage la transition vers la vie civile, en offrant aux enfants concernés non seulement un lieu de vie sûr, mais aussi un soutien psychosocial et des possibilités d'éducation et d'emploi. Troisièmement, la Suisse s'engage à ce que les enfants et les jeunes aient accès à l'éducation malgré les conflits. L'éducation permet aux enfants de réaliser leur plein potentiel, de développer leurs compétences et de retrouver un sentiment de normalité et de sécurité.

«En nous mobilisant pour que les enfants aient accès à l’éducation et soient réintégrés dans la société à l’issue d’un conflit, nous participons à l’instauration d’une paix et d’une prospérité durables», indique Simon Geissbühler, ambassadeur, chef de la Division Paix et droits de l’homme au DFAE.

Quand la guerre supplante l’école, article

09.02.2023 – La lutte contre le terrorisme nécessite une approche globale

Le 9 février, le Conseil de sécurité de l'ONU a abordé la question de l’impact du terrorisme sur la paix et la sécurité internationales. Au sein du Conseil, la Suisse a fermement condamné toutes les formes d'activités terroristes. En effet, le terrorisme – en particulier l'État islamique et les groupes sympathisants en Afrique et en Asie centrale – constitue une menace tant pour les individus que pour la stabilité, la paix et la prospérité internationales. Le terrorisme ne connaît pas de frontières ou de nationalités et constitue un défi que la communauté internationale doit relever ensemble. La lutte contre le terrorisme doit toutefois être menée par des moyens conformes à l'État de droit, dans le respect des droits de l'homme et du droit international humanitaire.

La Suisse n'a pas été épargnée par les actes terroristes. Cela montre que la menace terroriste est devenue plus diffuse, surtout en Europe, au cours des dernières décennies. Elle est généralement le fait d'individus radicalisés.

Des blocs de béton bloquent une rue de la capitale suisse, Berne. Derrière, un marché accueille de nombreuses personnes.
Des blocs de béton pour se protéger d'un attentat avec un véhicule témoignent également, lors du traditionnel «Zibelemärit» à Berne, de la persistance de la menace terroriste dans le monde. © Keystone

Chaque menace terroriste a ses propres causes profondes et sa propre dynamique de radicalisation et de violence. Pour combattre cette menace dans son essence et agir de manière préventive, les solutions doivent être adaptées au contexte spécifique de l'État concerné, en tenant compte des différents besoins de la société, afin de prévenir la radicalisation et l'extrémisme violent qui peut conduire au terrorisme. Les femmes et les jeunes peuvent jouer un rôle important à cet égard. «La lutte contre le terrorisme ne peut être couronnée de succès que si nous examinons la situation dans son ensemble, en prenant en compte tous les facteurs qui conduisent à la radicalisation et à la violence. Ainsi, nous ne pouvons réussir que si nous nous conformons à l'état de droit», a souligné Riccarda Chanda, cheffe adjointe de la mission permanente de la Suisse auprès des Nations unies à New York, au Conseil de sécurité.

Déclaration de la Suisse sur la menace que le terrorisme fait peser sur la paix et la sécurité internationales, Conseil de sécurité de l'ONU, 09.02.2023

01.02.2023 – Paix et sécurité pour des millions de personnes en Afrique de l’Ouest et au Sahel

Le Conseil de sécurité de l’ONU a prolongé de trois ans le mandat du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS). Cette mission déploie ses activités dans 16 pays de la région. En Afrique de l’Ouest et dans la région du Sahel, des millions de personnes font face à de multiples défis complexes qui menacent la sécurité dans la région. L’engagement de l’UNOWAS revêt donc une importance cruciale.

La Suisse endosse avec le Ghana le rôle de corédacteur (co-penholder) et apporte à ce titre son expertise dans les débats du Conseil de sécurité. Elle s’engage depuis longtemps pour la paix et le développement dans la région du Sahel, et poursuit les mêmes objectifs que l’UNOWAS. Il s’agit notamment de protéger la population civile, de promouvoir une paix durable et d’atténuer les effets négatifs du changement climatique sur la sécurité. 

La prévention des conflits et la promotion de la stabilité dans les pays concernés nécessitent une approche globale. La Suisse défend cette position au sein du Conseil de sécurité, mais aussi en tant qu’acteur sur le terrain. La sécurité climatique et la prévention de l’extrémisme violent sont les principaux axes de travail.

Les sécheresses et les inondations, intensifiées par le changement climatique, menacent les moyens de subsistance de nombreuses personnes, qui sont parfois contraintes de quitter leur foyer. Cette situation renforce en outre le potentiel de conflit. Au sein du Conseil de sécurité, la Suisse se mobilise aussi pour que la gestion de ces phénomènes soit intégrée dans les réflexions visant à trouver des solutions pour la région. Sur place, elle renforce la capacité de résistance des populations locales et s’engage pour la préservation des ressources naturelles. En outre, elle agit pour accroître la participation des femmes aux processus de décision politique.

La prévention de l’extrémisme violent est un facteur important pour assurer une sécurité durable en Afrique de l’Ouest et dans la région du Sahel. En collaboration avec des partenaires régionaux et l’UNOWAS, la Suisse a lancé en 2016 l’initiative «Conversations régionales pour la prévention de l'extrémisme violent au Sahel-Sahara». Plus de 1000 personnes participent régulièrement à ces échanges. Les approches préventives, la mise en réseau des acteurs régionaux et les alternatives positives à l’extrémisme violent en Afrique de l’Ouest et dans la région du Sahel sont au cœur du projet. La prochaine table ronde aura lieu fin février 2023 à Dakar. Carol Mottet, de la division Paix et droits de l’homme, donne son éclairage sur la situation dans un entretien.

Entretien: Suisse-UNOWAS: un partenariat gagnant

30.01.2023 – La Suisse s'engage au Conseil de sécurité de l'ONU pour une solution juste de la question chypriote

Le Conseil de sécurité de l'ONU a prolongé aujourd'hui à l'unanimité le mandat de la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP).

En 1960, la République de Chypre est devenue indépendante. Après l'éclatement de la violence entre les communautés chypriotes turque et grecque sur l'île, le Conseil de sécurité a établi l'UNFICYP en 1964. L'UNFICYP contribue déjà depuis des décennies à la stabilisation sur place. La situation s’est dégradée en 1974 lorsque la Turquie a occupé la partie nord de l'île. Bien qu'un cessez-le-feu ait été conclu, le pays reste aujourd'hui encore divisé, sans accord formel. L'UNFICYP maintient une zone tampon entre les troupes des deux camps. Cette mesure vise à créer les conditions d'une solution politique. L'ONU a également maintenu le dialogue politique – par exemple au Bürgenstock (2004), au Mont Pèlerin (2016) et à Crans-Montana (2017). Mais aucune percée décisive n'a encore été réalisée.

L'UNFICYP maintient une zone tampon entre les troupes des deux camps. Cette mesure vise à créer les conditions d'une solution politique.
L'UNFICYP maintient une zone tampon entre les troupes des deux camps. Cette mesure vise à créer les conditions d'une solution politique. © Keystone

En tant qu'État hôte des négociations, la Suisse suit donc de près et de longue date le conflit chypriote. Elle apporte également un soutien financier aux institutions sur place, comme le Comité des personnes disparues. En tant que membre du Conseil de sécurité, la Suisse a participé aux négociations sur le renouvellement du mandat de l'UNFICYP. La Suisse s'engage au sein du Conseil de sécurité en faveur d'une solution durable, globale et juste pour les deux parties au conflit. Conformément aux résolutions du Conseil de sécurité, cette solution doit s'appuyer sur le principe d'une fédération bicommunautaire et bizonale. La Suisse soutient en particulier la nomination d'un envoyé ou d’une envoyée des Nations Unies pour accompagner étroitement le processus vers un règlement du conflit juste et durable. En outre, la Suisse continue à proposer ses services comme État hôte des pourparlers de réunification. 

25.01.2023 – La Cour pénale internationale donne une voix aux victimes et aux survivants au Soudan

Lors de sa réunion du 25 janvier 2023, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est penché sur le conflit non résolu à ce jour dans la région soudanaise du Darfour. En 2003, plusieurs groupes ethniques de l'ouest du Soudan se sont soulevés contre le gouvernement du dictateur Omar el-Béchir, renversé en 2019. En tentant de réprimer ces protestations, environ 300’000 civils ont été tués et 2,5 millions de personnes ont été déplacées, selon les données de l'ONU. Peu après, le Conseil de sécurité de l'ONU a estimé que la situation au Soudan constituait une menace pour la paix et la sécurité internationales. Aujourd'hui encore, la région est en conflit. 

En 2005, le Conseil de sécurité a chargé la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye d'enquêter sur le génocide, les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité commis au Darfour afin que les responsables – dont el-Béchir – rendent des comptes. «Ce procès donne une voix aux victimes et aux survivants. Il souligne une nouvelle fois le rôle de prévention et de réconciliation joué par la CPI: la Cour représente un vecteur de paix et de sécurité et partage ainsi l’essence même du mandat de ce Conseil», a déclaré l'ambassadrice suisse à l'ONU Pascale Baeriswyl au Conseil de sécurité.

Des drapeaux du Soudan sont brandis lors d'une manifestation.
Même après la chute en 2019 de l'ex-président Omar el-Béchir, recherché pour génocide, la situation dans la région soudanaise du Darfour reste tendue. © Keystone

La Suisse est, avec le Japon, le point focal du Conseil de sécurité pour les questions relatives à la Cour pénale internationale. La CPI est une institution centrale pour le traitement des conflits violents, afin de promouvoir les bases de la réconciliation et donc d'une paix durable. C'est pourquoi la Suisse a joué un rôle important dans la création de la CPI en 2001. «Afin que la CPI puisse exercer son mandat de manière efficace, indépendante et impartiale, elle dépend de notre assistance à tous. En ce sens, nous invitons tous les États membres de l’ONU à respecter les obligations de coopération qui leur incombent», a souligné Mme Baeriswyl. La Suisse s'engage en faveur d'une interaction efficace entre la CPI et les organes de l'ONU tels que le Conseil de sécurité, afin de rendre justice aux victimes d'actes de violence dans les conflits par le biais d'un traitement pénal et de lutter contre l'impunité des auteurs de ces actes.

Déclaration de la Suisse au Conseil de sécurité de l'ONU sur l'engagement de la CPI au Soudan, 25.01.2023

Justice pénale internationale

13.01.2023 – La population civile paie le prix fort en Ukraine

Le 13 janvier, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est penché sur la situation en Ukraine. La Suisse a profité de cette première réunion en tant que membre du Conseil pour condamner une nouvelle fois avec la plus grande fermeté l'agression militaire de la Russie contre le pays. Elle a demandé à la Russie de cesser toutes les opérations de combat et de retirer immédiatement ses troupes. La Suisse souligne que toutes les parties doivent respecter le droit international humanitaire et les droits de l'homme.

L'ambassadrice suisse à l'ONU, Pascale Baeriswyl, a souligné l'ampleur des conséquences des attaques russes répétées sur les infrastructures énergétiques ukrainiennes, y compris l'atteinte à des installations essentielles telles que les hôpitaux et les systèmes d'approvisionnement en eau. La protection des personnes civiles est l'une des priorités de la Suisse au sein du Conseil de sécurité de l'ONU. «Je réitère aujourd’hui l’appel de la Suisse à cesser toute attaque contre les civils et les personnes hors de combat, contre des biens civils et contre des infrastructures essentielles», a souligné l’ambassadrice Baeriswyl.

Des hommes de la protection civile ukrainienne sont formés à l'utilisation de véhicules de pompiers offerts par la Suisse.
Les missiles, l'artillerie et les attaques de drones provoquent des incendies et mettent en danger la population ukrainienne. La Suisse fait don de matériel de lutte contre les incendies à la protection civile ukrainienne et forme des spécialistes, ici en décembre 2022. © DFAE

Des efforts sont nécessaires pour trouver des solutions pacifiques, justes et durables. Outre son action au niveau multilatéral, la Suisse s'engage également au niveau bilatéral pour atténuer la crise humanitaire dans ce pays déchiré par la guerre. La Suisse a déclaré au Conseil qu'elle poursuivra son engagement direct en Ukraine. Elle le fera notamment en versant des contributions à des organisations partenaires et en fournissant des biens humanitaires tels que des générateurs mobiles ou des appareils de chauffage. Elle soutiendra aussi le processus de reconstruction en Ukraine initié à Lugano à l'été 2022.

«En tant que membres de ce Conseil, il nous incombe de tout mettre en œuvre pour que cette année soit placée sous le signe d’une paix juste, conforme au droit international, en Ukraine et ailleurs dans le monde», a souligné Mme Baeriswyl dans son intervention.

Déclaration de la Suisse au Conseil de sécurité de l'ONU, 13.01.2023

Newsticker Ukraine, DFAE

12.01.2023 – Devant le Conseil de sécurité de l’ONU, le conseiller fédéral Ignazio Cassis plaide en faveur du respect de la Charte des Nations Unies

Le conseiller fédéral Ignazio Cassis a participé le 12 janvier à New York à un débat ministériel au Conseil de sécurité de l’ONU consacré à la promotion de l’état de droit.

Dans son discours, le chef du DFAE a exhorté les membres des Nations Unies à respecter le droit international et les principes de la Charte de l’ONU. La Charte interdit le recours ou la menace d’un recours à la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique d’un autre État. «Les principes de la Charte sont aujourd’hui mis à rude épreuve. Ils ont été violés de manière flagrante dans le cas de l’agression militaire russe contre l’Ukraine», a affirmé Ignazio Cassis lors de son intervention devant le Conseil de sécurité.

Et de poursuivre : «Le travail des instances internationales, telles que le Conseil des droits de l’homme, la Cour pénale internationale et les différents mécanismes d’enquête et d’établissement des faits de l’ONU est d'une grande importance. Il est crucial que tous les États, ainsi que le Conseil de sécurité, coopèrent pleinement avec ces entités.». La Suisse œuvrera au sein du Conseil de sécurité pour continuer à renforcer l’état de droit.

Le conseiller fédéral Ignazio Cassis s’est rendu à New York sur invitation du Japon. À l’instar de la Suisse, le Japon occupe depuis le début de l’année un siège de membre non permanent au sein du Conseil de sécurité de l’ONU. Il en assure la présidence durant tout le mois de janvier.

Devant le Conseil de sécurité de l’ONU, le conseiller fédéral Ignazio Cassis plaide en faveur du respect de la Charte des Nations Unies, communiqué de presse, 12.01.2023

Discours du conseiller fédéral Cassis au Conseil de sécurité de l'ONU, 12.01.2023

09.01.2023 – Le Conseil de sécurité de l’ONU reconduit l’aide humanitaire transfrontalière à la Syrie

Le 9 janvier 2023, le Conseil de sécurité de l'ONU a prolongé à l'unanimité le mandat de l'aide humanitaire transfrontalière en Syrie jusqu'au 10 juillet 2023. Conjointement avec le Brésil, la Suisse a présenté la résolution correspondante en tant que co-porte-plume qui s'engage pour le dossier humanitaire syrien au Conseil de sécurité.

La «résolution transfrontalière» permet aux organisations de l’ONU de fournir une aide humanitaire dans le nord-ouest de la Syrie, où plus de 4 millions de personnes dépendent d’une assistance humanitaire. Quelque 800 camions chargés de biens humanitaires traversent chaque mois le point de passage «Bab el Hawa» entre la Turquie et la Syrie. L’aide humanitaire transfrontalière comprend des denrées alimentaires, un soutien dans les domaines des abris d’urgence, de l’éducation, de la protection de la population civile et de la santé, ainsi que du matériel destiné à l’approvisionnement en eau et à l’assainissement. 

Des enfants marchent dans la neige dans un camp de déplacés internes.
Dans un camp de personnes déplacées dans la ville de Selkin, au nord-ouest de la Syrie, l'hiver peut être rude. © OCHA/Ali Haj Suleiman

Porte-plume pour la Syrie, la Suisse a accepté un dossier extrêmement important. La question de l’aide humanitaire sur place suscite depuis longtemps des points de vue divergents entre les membres du Conseil de sécurité. Lors du dernier vote en juillet 2022, un compromis a pu être trouvé pour une prolongation de six mois, après un veto lors de la première tentative. Le Conseil de sécurité de l'ONU a maintenant prolongé à l'unanimité le mandat de six mois supplémentaires. La résolution transfrontalière du Conseil de sécurité permet depuis 2014 de fournir une aide humanitaire transfrontalière à la Syrie. Depuis lors, elle a été renouvelée à plusieurs reprises par le Conseil de sécurité.

Conseil de sécurité de l’ONU reconduit l’aide humanitaire transfrontalière à la Syrie, communiqué de presse, 09.01.2023

Entretien consacré à l’engagement de la Suisse en Syrie

Déclaration de la Suisse au Conseil de sécurité de l'ONU 

03.01.2023 – La Suisse fait son entrée au Conseil de sécurité des Nations Unies

La Suisse a débuté son mandat au sein Conseil de sécurité de l'ONU. Les travaux battent dès aujourd’hui leur plein à Berne ainsi qu'à la mission de New York. Actuellement, les collaborateurs se concentrent sur la préparation des prochaines réunions du Conseil de sécurité relatives à la situation en Syrie et en Afrique de l'Ouest, ainsi que sur les informations à fournir au Conseil fédéral et au Parlement.

C'est précisément dans la situation mondiale actuelle, marquée par différentes crises, que l'adhésion au Conseil est une chance. Le Conseil de sécurité de l'ONU joue un rôle important pour la paix dans le monde. Outre les cinq membres permanents (Chine, France, Russie, États-Unis et Royaume-Uni), les dix États suivants siègeront en tant que membres élus en 2023 : Albanie, Brésil, Équateur, Gabon, Ghana, Japon, Malte, Mozambique, Suisse et Émirats arabes unis.

Discours Pascale Baeriswyl, 03.01.2023

La Suisse fait son entrée au Conseil de sécurité des Nations Unies, Communiqué de presse 03.01.2023
 

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